Hem - projet Tribonnerie 2 - 3ème phase de concertation
Concertation préalable
Un autre récit est possible
J’entends bien la demande de logement à Hem, qui est une ville très attrayante et qui ne demande qu’à se développer. J’entends bien que l’urbanisation à la Tribonnerie 2 permettrait d’accueillir de nouveaux habitants qui feraient vivre d’autant plus les commerçants locaux, et dynamiseraient les événements au sein de la ville. Cependant, posons-nous les questions essentielles, et allons au bout de la réflexion.
Pourquoi voulons-nous urbaniser ? En a-t-on réellement besoin ? Quel est le point d’arrêt à l’artificialisation des sols ? Quels sont les enjeux et les contraintes à venir à court, moyen et long terme ? L’urbanisation solutionnera-t-elle ces problématiques, ou sera-t-elle au contraire un frein voire un obstacle à l’avenir ? Est-elle une priorité absolue, au point d’être une évidence dans ce projet ? Ou y a-t-il d’autres priorités qui mériteraient tout autant voire bien plus leur place que la question du logement à Hem ?
Et j’ose soulever un questionnement philosophique sur le fond de ce projet. La Tribonnerie 2 urbanisée, rendra-t-elle ses habitants heureux et épanouis où ils seront ? En sera-t-il de même pour les actuels citoyens de Hem ? Et dans un rapport plus empathique, quelle place accordons-nous au vivant, à la biodiversité, à nos espaces de vie naturels, à la beauté des paysages dans ce contexte ?
Pour aller plus loin, je me questionnerais sur les racines même du projet. Quelle vision de l’Homme et du monde avons-nous lorsqu’on envisage la bétonisation des sols à outrance sur des terres fertiles ? Souhaitons-nous poursuivre cette posture dominatrice et consumériste qui nous dicte de faire toujours plus avec toujours moins ? Ou avons-nous l’audace de faire de ce projet un exemple pour que Hem devienne une ville plus sobre mais plus résiliente, plus verte et moins polluée, moins urbanisée mais plus équilibrée, moins rentable mais plus durable ?
Pourquoi voulons-nous urbaniser ?
Jusqu’où allons-nous aller dans l’urbanisation à Hem ? Au vu des contraintes énergétiques, de la raréfaction croissante des ressources primaires, de l’augmentation des températures moyennes en France, de la diminution des rendements agricoles due au dérèglement climatique, de l’inflation en cours et à venir du prix des barils d’essence et de l’ensemble des ressources (qui nécessitent toutes l’usage du pétrole), quand comptons-nous démarrer la transition écologique absolument indispensable dans notre ville ? Quand comptons-nous développer une véritable résilience locale, cherchant à dépendre du moins possible du commerce extérieur et à faire naître des vocations d’acteurs locaux au sein des habitants ?
Le gouvernement s’est fixé un cap de zéro artificialisation nette des sols d’ici à 2050. Bien que cet objectif soit peu ambitieux au vu de l’urgence écologique dans laquelle nous sommes, il montre tout de même la nécessité en France de ralentir puis d’arrêter de bétonnier les derniers espaces verts, de friche, ou agricoles dans le but de conserver un semblant de biodiversité et d’espaces naturels. Soyons à la hauteur des enjeux et prenons dès aujourd’hui la décision symbolique et exemplaire de ne plus urbaniser sur de nouveaux terrains à Hem, mais plutôt de rendre la ville prête dès à présent à répondre aux enjeux sociaux et écologiques de demain.
=> Effondrement de la biodiversité.
Peu visible à l’œil humain, mais on peut y distinguer beaucoup de rapprochement avec la situation sanitaire mondiale par exemple, qui est une conséquence d’une disparition de la biodiversité dans certains milieux, ce qui favorise la prolifération de certaines espèces, qui elles-mêmes ne deviennent plus que les seuls prédateurs de leur milieu, favorisant ainsi la multiplication de virus et de maladies, beaucoup plus transmissibles au sein d’une même espèce, avec des risques accrus de mutations. Les insectes aussi qui ne sont plus présents sur nos part-brises. Les oiseaux que l’on entend de moins en moins.
Rappelons-nous que notre survie dépend de la biodiversité existante sur Terre, et celle-ci se meurt à cause de l’artificialisation des sols à outrance.
J'ose soulever ces questions et passer pour un utopiste ici, car il est vivement temps de faire face à notre manière de vivre et de réellement considérer ces terres si précieuses qu'il nous est permis de côtoyer au quotidien. Notre rapport au monde doit changer, et nous avec. Et cela passe par la compréhension de notre interdépendance avec le monde végétal et animal que nous avons tant saccagés ces dernières décennies. Soyons à la hauteur, sautons le pas, et soyons de ceux qui ont osé aller à contre-courant du libéralisme à outrance en promettant à nos enfants et petits-enfants un avenir meilleur en coexistence et avec un respect mutuel du vivant.
Humilité, harmonie, empathie et discernement sont pour moi les maîtres mots qui devraient nous guider avant d'entamer une quelconque réflexion sur un projet urbain. Séparons nous du dogme de l'économie qui prévaut sur tout, par pitié...
Je vous invite à consulter les rapports officiels sortis par le ministère de la transition écologique lui-même en 2020 concernant l'artificialisation des sols : https://www.ecologie.gouv.fr/artificialisation-des-sols ou encore un article de l'ADEME à ce sujet : https://infos.ademe.fr/article-magazine/objectif-zero-artificialisation-nette/.
De plus, des solutions existent et ont déjà été expérimentées afin de réhabiliter ces lieux avec des projets à fort impact social et environnemental : https://infos.ademe.fr/article-magazine/biotubes%e2%80%89-rehabiliter-les-sols-des-friches-a-moindre-cout/ .
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